La consommation électrique Française est thermosensible, c’est-à-dire qu’elle dépend grandement de la température extérieure et des aléas météorologiques.
Parmi les principaux postes de consommation thermosensible, nous pouvons citer :
- La régulation de la température des bâtiments (chauffage, ventilation et climatisation). En effet le chauffage en hiver dépend de la température extérieure et de l’historique récent des températures, tout comme la climatisation en été.
- Les besoins en éclairage public et privé qui varient grandement au cours de l’année, en fonction de la durée du jour ou d’événements nocturnes particuliers (illuminations de Noël).
Pour permettre aux acteurs de mieux
suivre les mesures de sobriété mises en place, Enedis publie les
indicateurs suivants, pour les 4 semaines précédentes et les mêmes semaines
des 2 années précédentes :
- La consommation réalisée par catégorie de consommateurs ;
- La modélisation de la consommation à température normale par catégorie de consommateurs ;
- La moyenne des températures réalisées ;
- La moyenne des températures normales.
On distingue trois catégories de consommateurs.
- Les résidentiels : des particuliers utilisant une puissance inférieure ou égale à 36 kVA
- Les professionnels : plus de 4,5 millions de
commerçants, artisans, professionnels de santé, petites entreprises...
utilisant une puissance inférieure ou égale à 36 kVA
- Les entreprises : structures nécessitant une puissance supérieure à 36 kVA comme les grandes surfaces, les galeries marchandes, les usines, etc
La consommation réalisée correspond à l’agrégation des
données de consommation électrique par segment de consommateurs sur 4
semaines calendaires sur le réseau public de distribution exploité par
Enedis.
La consommation à température normale correspond à ce
qu’aurait été la consommation de la même période hors aléas climatiques,
c’est-à-dire si les températures avaient été similaires à une moyenne
des températures sur 30 ans telles que déterminées par Météo France.
L’observation
des comparaisons présentées doit également tenir compte du fait que la
consommation d’électricité est dépendante du calendrier : types de jours
de la semaine, jours fériés et périodes particulières (périodes de
vacances, ponts).
L’évolution de la consommation à température normale permet de suivre
les actions de sobriété. Ce tableau présente un exemple
d’interprétation :
|
Conso réalisée |
Conso T normale |
T réalisée |
T normale |
Semaine X de 2022
|
6 TWh
| 5,5 TWh
|
5°C |
10°C |
Moyenne historique de la semaine X
|
5 TWh
|
6 TWh
| 15°C |
10°C |
Dans
ce cas fictif, les efforts de sobriété réalisés auraient permis de
gagner 500 GWh sur la consommation à température normale, alors même que
la consommation réelle aurait fortement augmenté entre cette année et
les années précédentes.
Retrouvez aussi le bilan électrique de référence publié sur notre site https://www.enedis.fr/le-bilan-electrique
Méthode de modélisation
Pour pouvoir mesurer et visualiser l’effet des mesures de sobriété, nous
estimons une consommation à température normale. Cela permet de
s’affranchir des aléas météorologiques, mais pas des effets
saisonniers* ni calendaires**. Pour estimer cette consommation à température normale,
nous procédons ainsi :
- Création et calibration d’un modèle de prévision. Les variables
d’entrée du modèle sont uniquement la température et la configuration
calendaire
- Estimation de la consommation à température normale,
c’est-à-dire de la consommation prévue par le modèle quand la
température en entrée du modèle est la température normale fournie par
MétéoFrance
- Estimation de la consommation à température réalisée,
c’est-à-dire de la consommation prévue par le modèle quand la
température en entrée du modèle est la température réalisée fournie par
MétéoFrance
- Création du correctif climatique qui est la différence entre
l’estimation à température normale et l’estimation à température
réalisée
- Création de la consommation à température normale, qui est la somme du réalisé de consommation et du correctif climatique.
* effets saisonniers : variation de la longueur du jour et des
températures moyennes au cours de l’année, augmentation de la
température moyenne au cours des années.
** effets calendaires : placement des vacances scolaires et position dans la semaine des jours fériés.
Cette méthodologie, basée sur des estimations, génère des marges d’incertitudes de l’ordre de quelques %.
La colonne « week » correspond au numéro de semaine auquel appartient le dernier jour de la période de 4 semaines sur laquelle porte la ligne. La norme utilisée est la ISO 8601.
Par exemple, les lignes dont la valeur « week » est 39 portent sur la période de la semaine 36 à semaine 39 de l’année 2023. Les comparaisons sont faites avec les même 4 semaines isoweek (36 à 39) des années précédentes (voir plus bas).